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mercredi 3 décembre 2014

Ebola

Six idées fausses sur le virus Ebola
L'actuelle épidémie de fièvre Ebola qui sévit en Afrique de l'Ouest est considérée comme la pire que le monde ait jamais connue, et sa progression fulgurante la rend très effrayante. Face au vent de panique qui saisit les pays autour du monde, et ironiquement en Occident depuis la découverte d'une personne infectée aux Etats-Unis, il s'agit de couper les ailes à certaines contrevérités. Et de mettre en évidence un point : les populations concernées risquent davantage de mourir d'autres maladies. 
Graffiti représentant les symptômes du virus Ebola (@PASCAL GUYOT - BELGAIMAGE)
05.10.2014Avec nos partenaires de la RTBFDepuis décembre 2013, mois présumé de son apparition en Guinée, la maladie a infecté plus de 6000 personnes, essentiellement en Afrique. Elle en a tué près de 3000. 

L'absence de traitement, en tous cas de médicaments autorisés sur le marché, le manque d'infrastructures hospitalières et de moyens dans les pays concernés, son mode de contamination par le contact, rend la maladie dangereuse. Et provoque aussi la peur. 

Sans remettre en cause le caractère exceptionnel de l'épidémie, ni l'urgence de trouver des solutions pratiques, le site anglophone Vox, analyse six affirmations, péremptoires ou dramatiques, pour mieux déterminer les façons de la combattre.
1. La propagation des épidémies de fièvre Ebola serait irrésistible 

Affirmer que la propagation de l'épidémie est impossible à contrôler est faux. S'il est vrai que l'épidémie que connaissent plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest depuis un an est la plus mortelle depuis l'apparition du virus, toutes ont jusqu'à présent pu être stoppées, rappelle Vox. Et il y en a eu 33, impliquant diverses formes du virus de la fièvre hémorragique Ebola. Et de préciser que les étapes menant au contrôle de l'épidémie par le passé, et tout à fait indiquées dans la circonscription de la propagation, comportaient des mesures d'isolement des patients jusqu'à ce qu'ils ne présentent plus de danger. 

La violence de l'épidémie actuelle, ajoute le site d'informations américain, tient à la découverte tardive de l'existence de la maladie. Elle a été en outre aggravée par des structures de soins déficientes, ce qui a décuplé son ampleur. 


2. Ebola serait une condamnation à mort définitive 

Faux. Près de la moitié des patients atteints guérissent. En comparaison, le taux de survie des patients contaminés par une précédente forme du virus, appelée Ebola du Zaïre, était d'à peine 20%. 


3. Les patients atteints de fièvre Ebola présenteraient toujours une hémorragie interne 

Faux. La plupart des malades ne présentent aucune hémorragie. Les premiers symptômes sont similaires à une simple grippe. Par ailleurs, aucune corrélation n'existe entre la présence d'hémorragies et la probabilité du décès. 

Ce qui rend Ebola dangereux est plutôt le fait que le virus s'attaque aux organes des malades, les rendant inopérants. 


4. La fièvre se répandrait par l'air ambiant 

Faux. Le virus ne se transmet pas par voie aérienne. C'est par le contact avec les fluides corporels d'une personne malade que l'on peut être contaminé. Si une personne éternue, il est possible que la maladie se transmette, mais à de très petites distances, à travers les gouttes qui pourraient atteindre le nez, les yeux ou la bouche. Et, même si cela arrive, il serait extrêmement rare qu'un virus change de mode de transmission. 


5. La maladie s'attraperait très facilement 

Faux. Le virus Ebola est par exemple plus difficile à attraper que la rougeole. Le mode de transmission se faisant par l'intermédiaire des liquides corporels, il faut être en contact avec ceux d'une personne infectée, qui aurait aussi déjà développé la maladie. 


6. Ebola serait la maladie la plus dangereuse au monde 

Si Ebola présente le plus haut taux de mortalité parmi les maladies infectieuses connues, le virus est loin d'être aussi mortel que le Sida, une autre épidémie qui décime les populations de certains pays africains. Les maladies respiratoires, la malaria ou la diarrhée font également beaucoup plus de victimes, comme le montre le graphique ci-dessous :
Principales causes de décès en Afrique selon l'Organisation mondiale de la Santé.

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